Paul Bowles (1910-1999)

Paul Bowles (1910-1999)

Paul Bowles (1910-1999)

J’ai découvert l’écrivain américain Paul Bowles dans les années 1980, lorsqu’il était encore peu connnu en Europe et bien avant que Bernardo Bertolucci ne réalise sa version cinématographique d’un Thé au Sahara.

Sous des aspects de dandy, ce personnage étrange m’intrigue et me fascine. Contrairement à nombre d’Américains de Tanger dans les années 1950, ville internationale et décadente par excellence, il apprend l’arabe et vit parmi les Marocains. Il traduit des recueils de contes de la tradition orale marocaine collectés par Mohammed Mrabet, Driss Ben Hamed Charhad (Larbi Layachi), Abdeslam Boulaich et Ahmed Yacoubi. Il a également traduit l’auteur marocain Mohamed Choukri avec le roman Le Pain nu. Au cours d’un périple à travers le Maroc, Bowles consacre cinq semaines à des enregistrements sur la langue andalouse ainsi qu’à la musique tribale traditionnelle des Berbères.

L’oeuvre littéraire de cet écrivain discret et prolifique s’inspire souvent du même thème : des Occidentaux essaient d’échapper à une vie faite d’ennui en se réfugiant dans un Orient (ou un Sud) qui ne les satisfait pas et qu’ils trouvent même effrayant.

Paul Bowles est né à Long Island en 1910. Il abandonne ses études à l’Université de Virginie et arrive en France en 1931. Il intègre le cercle artistique de Gertrude Stein et côtoie les artistes de l’époque : Marcel Duchamp, Cocteau… Il fait un premier voyage en Afrique du nord en compagnie de son ami et professeur de musique, le compositeur Aaron Copland. En 1938, il épouse l’écrivain Jane Auer . Un couple singulier, chacun vivant sa bisexualité, mais très profondément attaché l’un à l’autre. Ils s’installent à Tanger où ils résideront le restant de leur vie, mais poursuivent leurs voyages à travers le monde. Dès la fin des années 1940, ils reçoivent la visite de figures littéraires éminentes, parmi lesquelles Truman Capote, Tennessee Williams et Gore Vidal. Ils seront suivis, au cours des années 1950, par les auteurs de la beat generation, Allen Ginsberg et William S. Burroughs.

En 1949, Paul Bowles publie The sheltering sky (Un thé au sahara) qui sera immédiatement un succès littéraire. En 1990 Bernardo Bertolucci l’adaptera au cinéma. En 1952,  Bowles partage son temps entre Tanger et le Sri Lanka où il fait l’acquisition d’une petite île, Taprobane. Il publie Let It come down (Après toi le déluge).

Il abandonne peu à peu l’écriture musicale, tout en gardant des liens très forts avec la musique, celle-ci faisant partie de sa vie. Il enregistrera en 1959 des musiques « Berbères » et « Andalouses », et se consacre alors exclusivement à l’écriture de romans, récits de voyage, et nouvelles.

Jane Bowles subit un accident cérébral qui lui laissera des séquelles. En 1962, son état s’aggrave, elle décédera en 1973. Son œuvre, reconnu dans le milieu intellectuel d’alors, ne trouvera pourtant pas le public et le succès de Paul.

Paul Bowles reste encore aujourd’hui une figure mythique des groupes rock qui s’y référent, tels que  Sting ou les Rolling Stones, pour ne citer qu’eux. Paul Bowles décède en 1999 à Tanger, il sera inhumé à New York près de ses parents.

BIBLIOGRAPHIE (*ouvages en consultation au Riad Dar Zampa)

Romans

  • Un thé au Sahara (The Sheltering Sky, 1949), Gallimard, 1952, coll. L’Imaginaire.*
  • Après toi le déluge (Let It Come Down, 1952), Gallimard, 1955, coll. L’Imaginaire. *
  • La Maison de l’araignée (The Spider’s House, 1955), Quai Voltaire, 1993. *
  • La Jungle rouge (Up Above the World, 1966), Quai Voltaire, 1988. *
  • Too Far from Home, 1991, inspiré de la vie du peintre Miquel Barceló.

Nouvelles (14 recueils en éditions françaises) :

  • Le Scorpion (13 nouvelles), 1987, Rivages. *
  • Réveillon à Tanger (15 nouvelles), 1987.
  • Paroles malvenues (7 nouvelles), 1988, Quai Voltaire, 1989.*
  • L’Écho (11 nouvelles), 1988, Rivages.*
  • In absentia, 1989, Christian Bourgois éditeur, 1993.*

Récits

  • Un thé sur la montagne (récits de voyages en Afrique du Nord et Amérique du Sud), 1989, Rivages.*
  • Yallah, 1956.
  • Leurs mains sont bleues (récits de voyages dans le Sud marocain, en Turquie, à Ceylan et en Amérique latine), 1963, Quai Voltaire, 1989.*.
  • Mémoires d’un nomade, 1972, Quai Voltaire, 1989.*
  • Des airs du temps (récit autobiographique), 1982.
  • Journal tangérois 1987-1989. Carnets (récit autobiographique), Plon, 1989.*

Poésie

Trois volumes de poésie, dont Next to nothing (1981).

Théâtre

  • No exit de Jean-Paul Sartre, adaptation Paul Bowles, New York, 1946.
  • The Garden, 1966.

Traduction

Textes recueillis et transcrit de l’arabe par Paul Bowles en collaboration avec Mohammed Mrabet:

  • Le citron (1969), Christian Bourgois éditeur, 1989. *
  • Le grand miroir (1977), Christian Bourgois éditeur, 1989.*
  • Le café de la plage / La voix (1980), Christian Bourgois éditeur, 1989.*
  • Cinq regards: A. Boulaich, M. Choukri, L. Layachi, M. Mrabet, A. Yacoubi (1979), Christian Bourgois éditeur, 1989.*
  • L’amour pour quelques cheveux, un conte dit par Mohammed Mrabet enregistré et adapté de l’arabe dialectal par Paul Bowles, Philippe Devillez éditeur, 1997.*

Photographies

  • Paul Bowles photographs – « How could I send a picture into the desert ? », edited by Simon Bischoff, 1994.*

Biographies

  • Robert Briatte : Paul Bowles. Paris, Plon, 1989.*
  • Mohamed Choukri, Paul Bowles, le reclus de Tanger, Quai Voltaire, 1997.*

Paul Bowles dans le Sahara, Tafilalt, 1963– photo Bill Belli –

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Paul Bowles dans le Sahara, Tafilalt, 1963– photo Bill Belli –

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