La Maison de la photographie à Marrakech

La Maison de la photographie à Marrakech

La Maison de la Photographie de Marrakech

Etage de la Maison de la photographie, Marrakech © photo I. Six

Depuis une vingtaine d’années, plusieurs musées se sont ouverts à Marrakech faisant de la ville rouge un centre culturel foisonnant et dynamique. Le Musée de la Palmeraie – Fondation Benchaâbane, le Musée du Parfum – Art de Vivre, le Musée orientaliste de Marrakech, le Musée d’Art culinaire marocain ou encore la Maison de la Photographie à Marrakech, pour n’en citer que quelques uns, enrichissent le patrimoine historique et artistique de la cité.

Maison de la photographie à Marrakech

Ce dernier lieu a ouvert ses portes en avril 2009 au cœur de la médina, dans le quartier de la médersa Ben Youssef. Il occupe un ancien foundouk du 19ème siècle, un de ces caravansérails où les marchands-voyageurs faisaient halte dans les villes pour s’y reposer et y déposer leurs marchandises.  Pour y accéder depuis le Riad Dar Zampa, rien de très compliqué… si vous avez déjà réussi à rejoindre la Zaouia de Sidi Bel Abbès. Il ne vous reste plus qu’à poursuivre votre chemin jusqu’à la Bab Taghzout. Prenez la rue Diour Saboun et tournez à droite pour arriver à la Fontaine Chrob ou Chouf. Il suffit alors de suivre le flot des personnes jusqu’à la mosquée Ben Youssef. Ensuite, le chemin est fléché jusqu’au musée.

Le fonds est riche de quelque 5.000 clichés, d’un important ensemble de plaques de verre et de 80 documentaires, couvrant la période de 1862 à 1950. Il illustre en noir et blanc, puis en couleur, l’histoire, la culture, l’ethnologie et la vie quotidienne des Marocains. Les œuvres exposées sont des tirages à partir de clichés de l’époque des premiers photographes installés au Maroc tels que Marcelin Flandrin (1889-1957), Garaud, Adolf de Meyer (1868-1946), Gabriel Veyre (1871-1936) ou A. Cavilla, mais également des premières missions archéologiques et des photographes des années 1930. Tout un pan de l’histoire du Maroc étant intimement lié à celle de la France, c’est de la métropole que provient l’essentiel de la collection. Toutefois celle-ci continue de s’accroître par des dons et des achats.

Le musée se répartit sur deux étages. Depuis l’accueil, vous passez derrière un grand rideau de velours noir et pénétrez dans un agréable patio où une sélection de neuf portraits de grand format vous accueillent. Dans les premières salles sont exposées les prémices de la photographie au Maroc.

Les pionniers photographes, pour la plupart britanniques, s’installèrent dans le nord du pays, à Tanger et à Tétouan.

Deux portraits au charbon déposé sur le fragile papier Japon, Sur les rives (1912) et Aïda, servante de Tanger (1912), œuvres du photographe Adolphe de Meyer, sont représentés ici. Dans une salle voisine, la couleur s’installe peu à peu à travers quelques autochromes.

Une troisième salle, consacrée aux plaques de verre stéréoscopiques, s’attache à expliquer ce procédé.

Henri Regnault, Portrait d’un esclave (1870), tirage albumine

Au premier étage, une salle nommée « Passerelles pour l’ailleurs » propose des œuvres notamment de Marcelin Flandrin et de Garaud. La loggia présente des tirages de grand format ayant pour sujet des fontaines et monuments de Marrakech ou encore des scènes de la vie quotidienne.

Marcelin Flandrin, Diffa à Fès (1920)

Le « Grand Tour » était, à partir du 17e siècle et surtout au 18esiècle, un long voyage effectué par les jeunes gens des plus hautes classes de la société européenne, en particulier britannique ou allemande. 

Destiné à parfaire leur éducation, souvent en compagnie d’un tuteur, juste après ou pendant leurs études, ces voyages duraient parfois plus d’un an. Les destinations principales étaient la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et surtout l’Italie, puis plus tard la Grèce et l’Asie mineure.  La cinquième salle nous entraîne sur le cheminement d’un jeune bourgeois français, faisant un Grand Tour au Maroc.

Le deuxième étage nous mène à la rencontre des Berbères. Une salle de projection diffuse une série de documentaires de Daniel Chicault (1931), réalisés en 16 mm couleur lors d’une expédition de trois mois dans le Haut-Atlas au printemps 1957. Témoignages ethnologiques exceptionnels, ces carnets de voyage filmés consacre une partie importante à la tribu Seksawa et aux danseurs Tiskiwines. Le cinéaste accompagne la caravane muletière du Caïd qui se rend pour la première fois dans sa tribu. Puis une autre partie est consacrée à la tribu Mgouna, établit sur le versant Sud du Haut-Atlas. Quelques photographies, tirées de ses films, sont présentées dans cette même salle.

Quelques mois après son inauguration, la Maison de la Photographie bénéficia d’une donation importante d’Ana Muller, fille du photographe Nicolas Muller. De son long séjour au Maroc (1939-1947), il captura de nombreuses images. Une série de 10 photographies intitulée « Recuerdo a Marruecos » (Souvenirs du Maroc) est présentée dans une salle qui lui est dédiée.

Vous terminerez votre visite par un petit tour à la terrasse panoramique. Elle offre une vue exceptionnelle sur les toits de la médina et les sommets de l’Atlas. Vous pouvez y déjeuner ou simplement prendre un thé à la menthe

Vous l’aurez compris, ce musée est un passage obligé lors de votre séjour à Marrakech, que vous soyez amateur de photographie, passionné d’histoire ou simplement curieux de toutes choses.

Terrasse de la maison de la photographie © photo I. Six

MAISON DE LA PHOTOGRAPHIE

56, rue Ahal Fès (quartier Ben Youssef) Médina – Marrakech

+212(0)5 24 38 57 21  | courriel: maisondelaphotographie@gmail.com

www.maisondelaphotographie.ma 

Ouvert tous les jours de 9h30 à 18h

Entrée : 50 DH (ticket valable encore quelques jours après votre visite)

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