Un oiseau dans la ville (II)

Bulbul des jardins – photo I. Six

Un oiseau dans la ville (II)

Le Bulbul des jardins, oiseau des riads, des parcs et… des jardins !

Voilà un oiseau bien particulier que l’on ne risque pas de trouver en Europe. La simple étymologie de son nom nous donne les principales caractéristiques du Bulbul des jardins (Pycnonotus barbatus) à marrakech

Le mot bulbul, vient d’un mot persan qui désigne divers oiseaux chanteurs, tels que le chardonneret et le rossignol. Son nom scientifique vient du grec puknos (épais, dense, serré) et nôtos (le dos). En effet, les bulbuls des différentes espèces se caractérisent par un plumage très dense sur le dos, alors qu’il est clairsemé sur la nuque. Enfin barbatus est un mot latin signifiant « barbu ». Les plumes de la gorge du Bulbul des jardins, sont, de fait, un peu hérissées.

Le Bulbul des jardins (Pycnonotus barbatus) est la seule espèce de la famille des Pycnonotidae qui existe au Maroc, dans le nord de l’Algérie et de la Tunisie ainsi qu’en Egypte, pour une sous-espèce. D’origine tropicale et forestière, le bulbul s’est adapté aux milieux anthropisés et s’est largement répandu dans les villes, dans les palmeraies, les terres agricoles avec arbres et buissons, le long des cours d’eau temporaires pourvus en végétation. Lorsque vous vous promenez à Marrakech, vous le croiserez immanquablement dans les jardins des riads, dans les parcs en plein cœur de la ville, dans la palmeraie et aux abords des zones cultivées. Il investit les lieux où il y a des arbres et de l’eau et où il peut trouver des fleurs, des fruits et des insectes, qui constituent la base de son régime alimentaire.

Bulbul des jardins – photo I. Six
Bulbul des jardins (Pycnonotus barbatus) – aquarelle R. Six

Cette espèce, de la taille approximative du merle (19-21 cm), présente un plumage assez quelconque : le dessus du corps est uniformément gris-brunâtre, le dessous est gris plus clair et les sous-caudales presque blanches. La tête, la gorge et la queue sont d’un brun-gris très foncé. Les jeunes ont la tête plus sombre que les adultes, mais il n’existe pas de dichotomie sexuelle. Si son aspect est plutôt passe-partout, sa présence est avant tout sonore car le bulbul est bruyant. Son chant est bref, flûté et mélodieux mais strident lorsqu’il est lancé effrontément de bon matin ou en début de soirée.

Bulbul des jardins sur un olivier du Jnane el Harti, Marrakech – photo I. Six
Bulbul des jardins sur un olivier du Jnane el Harti, Marrakech – photo I. Six
Bulbul au bord du bassin du jardin de Dar Si Saïd, Marrakech – photo R. Six
Bulbul au bord du bassin du jardin de Dar Si Saïd, Marrakech – photo R. Six
Bulbul des jardins au Jardin secret, Marrakech – photo I. Six
Bulbul des jardins au Jardin secret, Marrakech – photo I. Six

Ces oiseaux, friands de baignades, affectionnent les bassins en marbre des riads. Par grosses chaleurs, il prend son bain, s’ébroue, asperge son entourage avec délectation. En hiver, il s’abreuve dans la vasque du jardin de Dar Si Saïd, à l’ombre des orangers. Dans le quartier de Mouassine, au cœur de la médina, on apercevra le bulbul se goinfrer de dattes encore sur les palmiers du Jardin secret.

Peu exigeant et polyphage, le Bulbul des jardins a su mettre à profit les changements introduits par l’homme. Largement répandu à travers le continent africain, il se retrouve au Maroc presque en tout lieu au nord et au centre du pays, là où il y a des arbres à proximité de l’eau.

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